COVID-19 : Fin de la pandémie en Côte d’Ivoire ?
Si en mars dernier le premier cas de COVID-19 en Côte d’Ivoire avait alerté les autorités ivoiriennes, il est important de signaler que quatre mois après les premiers signes de la pandémie, la COVID-19 ne semble plus qu’une légende.
A cet effet, dès l’annonce du premier cas, le gouvernement a établi un plan de riposte qui stipulait l’état d’urgence, l’interdiction des rassemblements, le port obligatoire du cache-nez et le couvre-feu. A plus de 15.000 cas en cette fin de mois de juillet, les récentes dérives ont apaisé la hantise des populations. Découvrez le top 5 des raisons pour lesquelles la COVID-19 n’émeut plus en Côte d’Ivoire.
1. Les grands rassemblements
Les croyants ont dû s’adapter au digital à l’avènement de ce terrible virus qui a plongé le monde dans le confinement.
Temps de carême chrétien, mois de ramadan, le ciel semblait favorable aux respects des mesures barrières.
Pour ce qui est de la terre, il en a été de même pour les élèves et tenanciers de lieu de détente qui ont dû aux premières heures de la pandémie, fermer les portes des établissements.
La situation s’est améliorée il y a peu avec la possibilité de se rassembler à Abidjan dans les limites de 50 personnes et à l’intérieur à 200 personnes.Le récent communiqué du gouvernement n’a pas fait cas de la limitation de personnes, laissant un immense vide.
Récemment, à Daloa et à Port - Bouët, ce vide a été comblé.
Les populations ont sans doute déduit à l’issue des grands meetings du RHDP, parti au pouvoir, que la limitation des personnes est terminée.
La preuve en est que plus de 1000 personnes ont participé à ces activités sans distanciation physique.
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2. L’ouverture du grand Abidjan
Quoique les frontières aériennes soient ouvertes et les frontières terrestres fermées comme si le virus ne se déplaçait que par la route, l’ouverture du grand Abidjan a été un soulagement pour les populations et pour les transporteurs.Les lieux de détente à Abidjan étant toujours fermés, certains profitent de l’ouverture de la ville pour aller se détendre à l’intérieur. Une situation qui n’alerte pas les autorités mais interpelle les populations sur la probable sélectivité du virus et les réconforte dans l'idée que cette maladie serait un canular.
3. La fin du couvre-feu
Le couvre-feu instauré au début de la pandémie avait suscité de vifs échanges. Dès sa levée, les populations ont estimé que le virus est éradiqué et ont repris leurs habitudes comme si la pandémie n’existait plus.
4. Les emplois
Comment survivre à cette pandémie qui aura réduit l'activité économique ?
Les fonds pour entrepreneurs et les 25.000f promis par le gouvernement étant à la pratique difficiles d’accès, les ivoiriens tentent tant bien que mal de survivre.Aujourd’hui, le secteur le plus touché demeure celui de la culture et de l’événementiel.
La fureur des prestataires est d’autant plus grande que les salles de spectacles sont fermées aux animations culturelles mais ouvertes aux rencontres politiques à une masse importante de personnes.
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5. La promiscuité
Qu’on le veuille ou non, nous serons contraints de vivre avec la COVID-19 tout comme c’est le cas avec le VIH-SIDA.
Les usagers dénoncent d’ailleurs le caractère obligatoire des masques alors que le préservatif, lui est facultatif.
Cette population affaiblie par l’inactivité due à la COVID-19 aura-t-elle les moyens de se protéger sachant que les 50 cache-nez offerts par l’Etat sont des cache-nez chirurgicaux qui ne tiennent que 4h de temps et ne peuvent servir tout le mois ?
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La permissivité de l’Etat face à l’application a fini par convaincre la population de la fin de la pandémie de la COVID-19 en Côte d’Ivoire.
Au moment où le nombre de cas croît de manière exponentielle, les débats des ivoiriens sont axés sur la vie politique et la défiance pour braver les gestes barrières.Si la COVID-19 est toujours active en Côte d’Ivoire, il serait tant pour le gouvernement de réduire les contaminations.
Après tout, l’électorat de 2020 est assurément celui qui survivra à cette pandémie.
MEK