SEANCE DE TRAVAIL ENTRE M. MITSUHIRO FURUSAWA, DIRECTEUR GENERAL ADJOINT DU FMI

Dans  le  cadre  de  la  mission  qu’il  effectue  en  Côte  d’Ivoire,  Monsieur  Mitsuhiro FURUSAWA,  Directeur  Général  Adjoint  du  FMI  a  sollicité  une  rencontre  avec  les responsables de la CSCI.  

L’objectif de  cette  séance  de  travail  était  de recueillir les appréciations de  la  société civile ivoirienne sur les résultats du Plan National de Développement (PND) 2011-2015, les enseignements fournis par la récente enquête des ménages de l’INS et du rôle du FMI en Cote d’Ivoire.  Il s’agissait aussi d’entendre les  recommandations  de  la  CSCI   sur  les capacités du  FMI { accorder un soutien plus utile { la mise en œuvre du second PND 2016-2020  afin  de  favoriser une  croissance  économique  à  la  fois  soutenue  et plus inclusive. 

Ci-dessous la déclaration lue par la CSCI et transmise à M. le DGA 

 

Monsieur le Ministre auprès du Premier Ministre, Chargé de l’Economie et des Finances,  

Monsieur le Directeur Adjoint du Fonds Monétaire International (FMI),  

Mesdames et Messieurs,  

Distinguées personnalités,  

  

Monsieur le Directeur Adjoint du FMI, 

Les Organisations de la Société Civile (OSC) en Côte d’Ivoire en général, et la Convention de la Société Civile Ivoirienne en particulier, vous souhaitent la Bienvenue en terre ivoirienne et vous remercie par la même occasion d’avoir accepté de nous accorder cette audience, nonobstant votre agenda très chargé.  

Nous  saisissons  cette  opportunité  pour  vous  demander  de  transmettre  à  Mme  Christine LAGARDE  nos  chaleureuses  félicitations  suite  à  sa  brillante  réélection  à  la  tête  de  cette Institution. 

Nos remerciements vont également à l’endroit de Monsieur le Ministre auprès du Premier Ministre, Chargé de l’Economie et des Finances, M. Adama KONE pour avoir associé la CSCI à  cette  rencontre  de  haut  niveau.  Vous  voudriez  bien  Monsieur  le  Ministre  transmettre  à son  excellence  Monsieur  le  Premier  Ministre,  Ministre  de l’Economie et des Finances,  nos sincères remerciements. 

                       

Monsieur le Ministre, Chargé de l’Economie et des Finances,  

Monsieur le Directeur Adjoint du FMI, 

Notre  intervention  sera  relative  à  la  perception  que  la  société  civile  a  de  la  situation économique, sociale et politique de la Côte d’Ivoire. Elle s’articule  autour  de  trois  (3) principaux axes :   

1-Les constats 

2-Les préoccupations  

3-Les recommandations  

  

I- LES CONSTATS 

I.1 Au plan économique, la CSCI a noté les réalisations suivantes : 

-la revalorisation du SMIG ; 

-le déblocage des salaires des agents de la fonction publique ; 

-la  croissance  soutenue  ces  trois  dernières  années  avec  un  taux  annuel  moyen  de 

8,9% ; 

-l’amélioration sensible de l’environnement des affaires ; 

-l’éligibilité de la Côte d’Ivoire au programme du compact du MCC ; 

-le dialogue régulier entre l’Etat et le secteur privé ; 

-l’amélioration  des  infrastructures  économiques  (certification  aéroport  par  les autorités  américaines,  la  construction  des  routes  et  reprofilage  des  pistes villageoises…) ; 

-la mise en place effective de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance ; 

-l’adoption du PND 2016-2020 qui constitue le cadre de référence et d’orientation 

des politiques nationales et de l’aide publique au développement à l’élaboration duquel la CSCI a été associée.   

 

I.2 Au plan social, la CSCI fait les constats suivants : 

-la  mise  en  place  du  Programme  National  de  Cohésion  sociale  et  de  la ommission nationale  pour  la  réconciliation  des  victimes  des  crises  survenues  en Côte  d'Ivoire  CONARIV. Ce programme a effectivement démarré le processus d’indemnisation des victimes; 

 -la mise en place des fonds d’appui à l’employabilité des jeunes et  des  femmes  et d’un programme d’insertion sociale des ex combattants; 

 

I.3 Au plan politique, la CSCI note : 

-l’organisation d’élections présidentielles  apaisées  et  inclusives (Depuis 1995, c’est la seule élection organisée sans violence en CI) ; 

-la libération de certains prisonniers d’opinion ; 

-le dégel des avoirs de certains dignitaires de l’opposition ; 

-le retour progressif des déplacés et exilés dans leurs régions d’origine ; 

-la tenue effective de certains procès liés à la crise post électorale. 

 

Malgré  ces  avancées  réalisées  par  le  Gouvernement,  la  CSCI  relève  quelques préoccupations. 

 

II-LES PREOCCUPATIONS  

 II.1 Au plan économique et social, la CSCI relève que : 

 

-le taux de croissance affiché par la Côte d’Ivoire ne produit pas encore les effets 

escomptés sur la vie des populations ; 

-la réduction du cout du pétrole n’a pas d’incidences immédiates sur le coût de la vie ; 

-l’augmentation du coût de l’électricité n’est pas de nature a rassuré les populations sur l’amélioration du coût de la vie ; 

-les problèmes fonciers demeurent encore de sérieuses sources potentielles de conflits ; 

la CSCI s’inquiète par ailleurs du niveau d’endettement de la CI. 

 

II.2 Au plan politique : 

 -la liberté d’expression et de réunion reste problématique ; 

-les  procès  en  cours  (à  la  CPI  et  au  tribunal  militaire)  ont  montré  que  la  fracture sociale est toujours perceptible ;  

-le sentiment  d’une justice sélective reste encore largement partagé par une   frange de la population ;  

-le non jugement de plusieurs leaders d’opinion incarcérés. 

 

II- LES RECOMMANDATIONS  

 

La CSCI se félicite de l’excellence des relations entre le FMI et la Côte d’ivoire. La  CSCI  félicite  également  les  autorités  ivoiriennes  pour  les  efforts  de  remboursement  de ses dettes et notamment celle liée au C2D. 

 

Cependant,  pour  éviter  que  notre  pays  retombe  dans  un  endettement  excessif,  la  CSCI souhaite :  

-Participer aux réunions du Conseil National Développement pour le suivi du    PND;  

-Mettre en œuvre, avec l’appui du Gouvernement, un projet de suivi citoyen du   PND ;   

L’objectif étant de produire des rapports alternatifs devant permettre à l’Etat de mieux apprécier son action en faveur des populations. 

 

La  CSCI  exhorte  enfin  l’ensemble  des  institutions  de  Brettonwoods  à  faciliter  la collaboration  entre  les  différents  acteurs  ivoiriens,  notamment  la  société  civile,  le  secteur privé  et  le  gouvernement,  afin  que  soit  privilégié  une  approche  articipative,  inclusive  et consensuelle dans la gestion des sujets d’intérêt national.    

 

Je vous remercie.  

Pour la CSCI, 

Le 1er Vice Coordonnateur 

M. GUIGUI Véto Vincent  

 

Fait à Abidjan, le 22 février 2016

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